Un nourrisson apparemment en bonne santé cesse soudain de respirer pendant son sommeil et meurt. Si le nombre de cas a massivement diminué au cours des dernières décennies, la mort subite d’un enfant reste une perspective effrayante pour de nombreux jeunes parents. Ce syndrome touche majoritairement les nouveau-nés et les nourrissons au cours de leur première année de vie. Statistiquement parlant, le danger est le plus élevé entre le deuxième et le quatrième mois de vie. Il diminue ensuite progressivement. À partir de la deuxième année de vie, les cas de SMSN sont très rares. Malgré la recherche intensive menée dans ce domaine, il est encore impossible d’en déterminer la cause de manière exhaustive. La mort subite du nourrisson est probablement due à un dysfonctionnement des circuits neuronaux contrôlant la respiration, le cœur et le réveil.
Certains facteurs ont toutefois pu être identifiés comme susceptibles de favoriser les risques de SMSN. Alors qu’il est impossible d’agir contre certains d’entre eux (par ex. naissance prématurée ou faible poids à la naissance), d’autres peuvent être éliminés par des mesures simples.
C’est pourquoi les recommandations suivantes ont été élaborées:
- Coucher le nourrisson sur le dos pour dormir.
La position dorsale favorise l’ouverture des voies respiratoires de l’enfant. En revanche, la position ventrale combinée à des troubles métaboliques ou respiratoires préexistants non détectés peut entraîner la mort de l’enfant. Les craintes d’étouffement par vomissement chez les nourrissons couchés en position dorsale sont infondées.
- Utiliser un matelas ferme et perméable à l’air, agencer une zone de sommeil sécurisée.
Le plus sûr pour un nourrisson est de dormir dans son propre lit ou sur un lit d’appoint équipé d’un matelas ferme et perméable à l’air. Ne placez ni couverture, ni oreillers, ni coussins, ni peluches, etc. dans le lit de votre enfant durant sa première année de vie. Couvrir son visage entrave sa respiration. Il est conseillé aux parents de faire chambre commune avec leur enfant pendant les six premiers mois. Toutefois, si l’enfant dort dans un même lit avec ses parents ou ses frères et sœurs (cododo ) ([LINK], son environnement doit être aussi bien sécurisé que s’il dormait seul dans son lit.
- Éviter de surchauffer la pièce où l’enfant dort.
La température idéale se situe entre 18° C et 20° C. Il est conseillé d’aérer fréquemment la pièce. Des vêtements trop chauds ou en trop grand nombre peuvent provoquer une hyperthermie du corps de l’enfant. Les sacs de couchage pour nourrissons sont préférables aux couvertures: ils procurent une sécurité à l’enfant et maintiennent sa température corporelle à un niveau équilibré. Les quatre premières semaines, on peut habiller l’enfant un peu plus chaudement. À partir de la cinquième semaine, il peut dormir dans son sac de couchage vêtu d’un simple pyjama.
- Renoncer au tabac pendant la grossesse, la période d’allaitement et dans la zone de sommeil du nourrisson.
Tout le monde sait que le tabagisme est à l’origine de maladies des voies respiratoires. Il augmente sensiblement le risque de syndrome de mort subite du nourrisson chez lequel les mécanismes respiratoires ont une importance prépondérante.
- Donner une tétine à l’enfant pour dormir.
Une lolette adaptée à l’âge et aux mâchoires de l’enfant peut diminuer le risque de mort subite. Si l’enfant aime avoir une tétine, vous pouvez la lui laisser pour dormir à partir de son deuxième mois.
Dans les milieux spécialisés, l’allaitement [LINK] de l’enfant est considéré comme une mesure supplémentaire efficace contre la mort subite du nourrisson. En fait, ce n’est pas l’allaitement en soi qui diminue le risque. Mais le seuil de réveil des enfants allaités est plus bas, ce qui constitue une protection supplémentaire. En cas de dysfonctionnement respiratoire ou d’arythmie cardiaque, les enfants allaités se réveillent plus facilement que les autres. L’allaitement est en outre conseillé pendant les premiers mois afin de renforcer le système immunitaire de l’enfant et de prévenir ainsi les maladies infectieuses. Avec des mesures permettant d’éviter le stress et un rythme journalier régulier, ces facteurs ont un effet bénéfique.
En rapport avec l’allaitement, on peut se demander si le nourrisson doit dormir dans la chambre ou le lit des parents («cododo») [LINK] ou pas. Les avantages du cododo sont sans aucun doute la proximité de l’enfant avec sa mère et la possibilité d’allaiter aisément pendant la nuit. Par contre, une hyperthermie ou l’étouffement sous une couverture sont des dangers réels. Si le père ou la mère ont ingéré de l’alcool, des médicaments ou des drogues, l’enfant doit absolument dormir seul dans son lit. Les parents fumeurs devraient de manière générale mettre un terme au tabagisme, car une haleine chargée de nicotine est extrêmement toxique pour l’enfant. Si ces recommandations sont suivies, l’enfant peut dormir sans risque dans le lit de ses parents.